Lire l'illisibible : sémantique de la difficulté dans Una meditación de Juan Benet
Une étude rigoureuse de ce livre de Juan Benet réputé illisible. Une clé pour sa compréhension et sa lecture.
Ouvrage en langue française.
On a souvent reproché à Juan Benet son intellectualisme, un style alambiqué, cryptique, voire même soporifique, tandis que le romancier lui-même défendait avec ironie sa posture élitiste et l’idée de n’écrire que pour quelques lecteurs, ou même un seul. Son roman Una meditación confronte le lecteur à une indéniable difficulté, au point que Benet lui-même, lors d’une réédition de son livre, avoua ne pas être parvenu au terme de sa propre relecture. C’est cette supposée « illisibilité » à laquelle s’attache ici Manuel Martínez Duró. S’appuyant sur une approche psycholinguistique de la compréhension des textes qui permet de définir la norme de lisibilité implicite par rapport à laquelle ce roman est jugé « difficile », l’auteur étudie les deux aspects qui, par rapport à cette norme, constituent les principales sources de difficulté du texte bénétien : la disposition de la matière romanesque et le système de référenciation des personnages. Il analyse aussi la figure du narrateur et nuance une lecture courante selon laquelle le texte serait le produit d’une remémoration. Il dévoile ainsi la singularité de l’écriture bénétienne, qui, à travers l’indifférenciation des personnages et des histoires, dépasse la fiction pour aspirer à un portait générique de la nature humaine.
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RÉALISME(S) DANS LA...Prix 34,90 €
X. Escudero, N. Noyaret, P. Peyraga (Éds.)
Soupçonnant le réalisme d’être beaucoup plus complexe et opaque qu’il n’y paraît, d’être capable de se redéfinir et de se réinventer avec chaque époque pour mieux bouleverser alors notre vision et notre compréhension du réel, les chercheurs de la NEC+ se sont proposé ces dernières années d’observer l’évo-lution et les diverses manifestations du réalisme dans le cadre de la fiction narrative espagnole des XIXe, XXe et XXIe siècles.
Aussi nous livrent-ils ici une vingtaine d’études embrassant un large éventail d’écrivains (Emilia Pardo Bazán, Leopoldo Alas, Vicente Blasco Ibáñez, Pío Baroja, Rosa Chacel, Ana María Matute, Elena Quiroga, Alfons Cervera, Fernando Aramburu, Francisco Umbral, Marta Sanz, Cristina Morales, Pablo Gutiérrez, José Ovejero, Elvira Navarro, Gustavo Martín Garzo, Juan Bonilla, Juan Jacinto Muñoz Rengel, Alejandro López Andrada, Juan Marsé et d’autres encore) dont la « veine réaliste » est chaque fois questionnée ou repensée.
Autant d’études, et une réflexion collective, qui prennent ap-pui sur le précieux éclairage apporté par Geneviève Champeau sur « quelques clichés sur le réalisme » et sur le passionnant témoignage des écrivains Isaac Rosa et Marta Sanz, enclins à se demander si le réalisme est toujours une représentation du réel.
Auteurs : D. Becerra Mayor, S. Benneouala, B. Cerdá Zanar, E. Chipi, D. Crémaux-Bouche, M. Delannoy, E. Diaz, C. Di Benedetto, G. Dubois, X. Escudero, L. Freda, M. García-Farré, D. García-Ponce, L. garino-Abel, A. Godoy Cossío, M. Gourgues, A.S. Gullo, C. Mena, N. Noyaret, I. Rosa, P. Peyraga, J.R. Precioso, M. Sanz, V. Tettamanti.
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OR, TRÉSOR, DETTE. LES...Prix 31,90 €
H. Tropé (Éd.)
Croisant perspectives historiques et représentations littéraires et iconographiques, le Centre de Recherche sur l’Espagne des XVIe et XVIIe siècles (CRES-LECEMO-EA 3979) présente ici les résultats de recherches menées de 2011 à 2015 autour du thème « Or, trésor, dette. Les valeurs dans l’Espagne des XVIe et XVIIe siècles ». Ces thèmes sont abordés du point de vue historique, social et religieux : libéralité royale, faux-monnayage, richesse et pauvreté. Sont également étudiés les aspects métaphoriques et symboliques de l’or, ses représentations et ses inversions de sens : l’or métaphore de la pureté mais aussi symbole de la cupidité et de la dépravation. L’ouvrage se penche également sur le thème de l’or et de l’argent dans la littérature péninsulaire classique, sur celui de la fraude, du pillage, du vol. Le trésor caché est analysé sous le prisme de la magie et de la démonologie sans oublier les chercheurs de trésor. Du point de vue linguistique, est aussi étudiée la sémantique des termes « valeur », « argent », « or » et leur mise en œuvre dans les proverbes.
Cet ensemble de vingt et une contributions de spécialistes permet de mieux cerner l’importance que l’or puis l’argent ont revêtue dans l’Espagne des XVIe et XVIIe siècles – en liaison avec la conquête de l’Amérique – et leur impact sur ce que l’on a appelé la « révolution des prix » du XVIe siècle ; il entreprend de répondre aux multiples questionnements scientifiques que cette riche thématique suscite.Auteurs : O. Caposossi, P. Civil, I. Colón Calderón, C. Couderc, F. Delpech, F. Dumora, J. Espejo Surós, J. Gallego Chin, H. Hermant, M.L. Lobato, C. Marguet, A. Merle, N. Peyrebonne, P. Rabaté, A. Redondo, P. Renoux-Caron, F. Richer-Rossi, E. Sánchez García, L. Torres, H. Tropé.
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copy of El futuro era...Prix 12,90 €
par José Martínez Rubio
Crisis y rematerialización de la modernidad.
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TROIS TEMPS ET...Prix 26,00 €
M. V. Villaverde
Livre peu connu, si ce n’est inconnu, le texte de María Victoria Villaverde semble être resté hors-champ des livres sur la guerre civile espagnole. Hors-champ également des témoignages sur l’Espagne du xxe siècle racontés d’un point de vue enfantin. Enfants de la guerre, regards de femmes, Trois temps et l’espérance relève de ces catégories et d’une génération dans lesquelles María Victoria Villaverde côtoie Carmen Laforet ou Elena Quiroga, Carmen Martin Gaite ou Ana María Matute, toutes sont nées dans les années 20, et partage avec ces auteures l’ambition de raconter par le regard d’une petite fille, puis d’une adolescente et enfin d’une jeune femme, ces quelques années qui ont à jamais bouleversé l’Espagne et sa vie personnelle comme celles de millions d’Espagnols. Mais elle le fait depuis l’exil, depuis le militantisme et l’Argentine, distance qui offrait en 1962, date de publication de son livre, une liberté inimaginable pour les auteures et auteurs vivant en Espagne. Depuis cette autre rive, María Victoria Villaverde raconte donc le regard de la petite fille sur son monde familial puis, élargissant son angle de vue, sur les rites sociaux et les changements en cours dans sa petite ville natale, et lorsque tout son univers s’effondre, la jeune femme choisit finalement de fuir l’asphyxie de l’Espagne de l’après-guerre.
Trois temps et l’espérance est donc un va-et-vient entre la découverte déchirante du monde extérieur et le récit d’enfance, avec ses moments quasi obligés – histoire d’une famille, hétérodoxe et bourgeoise à la fois, portraits de parents, de tantes et de cousines, maisons immenses et protectrices, qui rapetissent à mesure que les enfants grandissent.
Introduction de M. Franco
Traduction, notes et postface de L. Freda -
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L’Andalousie a toujours été une terre de poésie. En voici une nouvelle preuve avec ce recueil de poèmes que nous propose Rosa Romojaro, très justement récompensé par le XIV e Prix International Antonio Machado à Baeza (2010) et le Prix Andalousie de la Critique (2011). Nous en proposons une édition bilingue qui se veut transfert, à la fois libre et fidèle d’une langue à l’autre, créant ainsi une partition symétrique entre l’espagnol et le français. Quand les oiseaux ne fait pas partie de ces poésies intellectuelles quelque peu déshumanisées mais plutôt de ces poésies sensuelles, naturelles, tellement pures qu’elles en sont profondes, comme des pierres précieuses. C’est une poésie non pas sentimentale mais essentiellement sensuelle. Elle exprime une urgence vitale. Elle impose une urgence de lecture. On y parle du mot comme salut et récupération des choses dans le poème, et du mot comme réponse à l’appel du monde, mais aussi à son rejet. Poésie de liberté et d’oppression à la fois, symbolisée par les oiseaux, poésie du temps, dans l’éternel retour des saisons, pendant que la vie coule inexorablement vers sa fin.