Le chagrin et le néant
La puissance du négatif dans l'œuvre de Juan Benet
Par ses provocations et ses excès permanents, Juan Benet (1927-1993) s’affiche volontairement comme une incarnation littéraire du mal. Ce qui s’impose à lui, dans une époque historique extrêmement troublée, est l’idée qu’il doit combler le vide d’une scène littéraire espagnole qu’il considère privée de figures d’envergure depuis le XVIIe siècle. Son opposition systématique à tous les rouages du système (contexte national de création, monde de l’édition, critique, public) engendre un monde narratif absolument à part destiné à combattre une littérature n’offrant, selon lui, que des considérations sociologiques ou des révolutions formelles inutiles. La puissance négative déployée est ainsi le support d’un absolu littéraire qu’il faut sauver puis promouvoir. La littérature se doit de remplir sa fonction véritable : sonder la psyché impénétrable de l’homme, saisir l’incertitude comme vérité dramatique de l’être. Sur une période de vingt ans – de Volverás a Región à Saúl ante Samuel et jusqu’à Herrumbrosas lanzas – Benet approfondit ainsi la question du néant lui-même, mais aussi, ce qui est sans doute plus fondamental, celle d’un pouvoir transcendantal de la littérature. Par les relations étroites qu’il noue non seulement avec la philosophie et les savoirs mais aussi avec les arts, notamment la peinture et la musique pour affirmer la primauté de la sensation sur la raison, le texte bénétien se constitue désespérément comme un devenir dans un monde sans avenir.
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HOJAS PIRENAICASPrix 34,90 €
B. de Buron-Brun, D. Thion Soriano-Molla (Eds.)
Rescatar del olvido documentos, privados o públicos, es un acto comprometido con la historia y con la memoria de un patrimonio que, a todas luces, no ha sido hasta ahora suficientemente sondeado. Esta es la tarea emprendida desde la Universidad de Pau y, con la coordinación de Bénédicte de Buron-Brun y Dolores Thion Soriano-Mollá, por del grupo de investigadores que a esta monografía han aportado sus contribuciones.
La diversidad de las fuentes y el amplio elenco de casos estudiados en esta monografía, bajo perspectivas sincrónicas y diacrónicas, favorecen el planteamiento de enfoques novedosos que vienen a completar, confirmar o infirmar, y en todos casos a matizar los conocimientos sobre sensibilidades, mentalidades y comportamientos sociales de los cuales no puede prescindir un ciudadano contemporáneo. Desde la orografía pirenaica, Cantabria, Lérida, Gironde, el País Vasco, por citar algunos, desde los márgenes de lo popular, del olvido o del anonimato –como ocurre con los célebres viajeros decimonónicos, con Demetrio Duque o con Paul Lafond– o desde el centro del escenario –Menéndez Pelayo, Oyárzabal, Azorín, Aub, Semprún, Cela, Umbral y numerosos estudiosos y viajeros…–, la mayoría de los sagaces observadores aquí presentados, nos ofrecen una visión dinámica de la sociedad en sus presentes y del papel de la prensa en la construcción de la realidad histórica y cultural, de la mirada del otro también, en especial, cuando los Pirineos actúan o se disuelven como natural frontera.
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TROIS TEMPS ET...Prix 26,00 €
M. V. Villaverde
Livre peu connu, si ce n’est inconnu, le texte de María Victoria Villaverde semble être resté hors-champ des livres sur la guerre civile espagnole. Hors-champ également des témoignages sur l’Espagne du xxe siècle racontés d’un point de vue enfantin. Enfants de la guerre, regards de femmes, Trois temps et l’espérance relève de ces catégories et d’une génération dans lesquelles María Victoria Villaverde côtoie Carmen Laforet ou Elena Quiroga, Carmen Martin Gaite ou Ana María Matute, toutes sont nées dans les années 20, et partage avec ces auteures l’ambition de raconter par le regard d’une petite fille, puis d’une adolescente et enfin d’une jeune femme, ces quelques années qui ont à jamais bouleversé l’Espagne et sa vie personnelle comme celles de millions d’Espagnols. Mais elle le fait depuis l’exil, depuis le militantisme et l’Argentine, distance qui offrait en 1962, date de publication de son livre, une liberté inimaginable pour les auteures et auteurs vivant en Espagne. Depuis cette autre rive, María Victoria Villaverde raconte donc le regard de la petite fille sur son monde familial puis, élargissant son angle de vue, sur les rites sociaux et les changements en cours dans sa petite ville natale, et lorsque tout son univers s’effondre, la jeune femme choisit finalement de fuir l’asphyxie de l’Espagne de l’après-guerre.
Trois temps et l’espérance est donc un va-et-vient entre la découverte déchirante du monde extérieur et le récit d’enfance, avec ses moments quasi obligés – histoire d’une famille, hétérodoxe et bourgeoise à la fois, portraits de parents, de tantes et de cousines, maisons immenses et protectrices, qui rapetissent à mesure que les enfants grandissent.
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Traduction, notes et postface de L. Freda -
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I. CLERC, A.C. MOREL (dir.)
Les photographies des colonnes de migrants originaires d’Amérique centrale ou du Venezuela sont devenues emblématiques des déplacements massifs de populations que connaît l’Amérique latine depuis le début du XXIe siècle. En quelques années, ces migrations transcontinentales sont passées de la clandestinité plus ou moins organisée à une visibilité manifeste et parfois mise en scène. Les raisons de l’exil des individus et des exodes des populations sont pourtant semblables par bien des aspects à celles des siècles précédents. Mais la médiatisation de ces flux migratoires, leur mise en images et en récits qui informent la planète tout entière en l’invitant à assister quasiment en direct au déplacement de ces populations est inédite.
À travers une perspective nécessairement pluridisciplinaire, les textes réunis dans cet ouvrage alimentent une réflexion sur la corrélation entre le drame humain, collectif ou individuel, qui se joue dans ces flux migratoires et leurs représentations iconographiques et textuelles, dans une immédiateté rendue possible par les moyens technologiques récents.
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